Les indicateurs de production doivent être un levier, pas une usine à gaz ! Un Retour d’EXpérience industriel pragmatique

“Avec les indicateurs, il faut être courageux !” Cette phrase résonne encore dans les couloirs de La Ruche Industrielle après un Retour d’EXpérience (REX) très réussi sur le suivi des indicateurs de production. Il a rassemblé 70 adhérents le 6 février 2025.
Un REX est un évènement de restitution des apprentissages d’un projet inter-entreprises mené à La Ruche. C’est le fameux temps fort des fins de projets Ruche, l’étape de capitalisation et de partage des apprentissages.
Animé par Loïc GOURE, chef de projet inter-entreprises, cet événement a vu la participation active de sept entreprises industrielles emblématiques : Aldes, Bosch Rexroth, Fives, Haulotte, KNDS, Montabert et Renault Trucks / Volvo.
Mesurer, c’est savoir. Et savoir, c’est pouvoir agir.
Dans le vaste chantier de la Continuité Numérique, suivre la production via un tableau de bord regroupant des indicateurs pertinents, compréhensibles et partagés est un élément clé pour mieux piloter les activités industrielles. Pourtant, la mise en place de ces fameux « KPIs » (indicateurs) n’est jamais anodine. Les industriels doivent suivre des indicateurs qui se complètent et couvrent différents aspects pour ne pas déséquilibrer les processus (ex : ne faire que du volume au détriment de la qualité).
Dans le cadre du projet inter-entreprises, les différences de maturité entre entreprises sont réelles. Une diversité qui s’est transformée en richesse et a permis des échanges ultra-pertinents et concrets.
Trois étapes pour des indicateurs efficaces
Parmi les sujets clés abordés, le processus de mise en place des indicateurs a été présenté en trois étapes :
- Définir : Quels indicateurs choisir ? Ceux qui répondent aux objectifs globaux de l’entreprise et correspondent à de réels besoins pouvant ainsi devenir des leviers d’amélioration. Car, oui, ce qui se mesure s’améliore !
A ne pas omettre non plus : l’amorce vers le déploiement. Qui sera responsable ? Quand l’indicateur sera-t-il revu ? Quelles sont les données sources ? Le mode de calcul ? … - Déployer : Une fois les indicateurs sélectionnés, leur mise à disposition est également importante. Il est recommandé de faire une maquette, et de l’interroger régulièrement. Les indicateurs devront également être régulièrement remis en question, dans une logique itérative.
- Exploiter : Un indicateur ne sera utile, que s’il est réellement exploité. Sinon, il ne sert à rien !
Des cas concrets de tableaux de bord
Aldes, Bosch Rexroth et Renault Trucks/Volvo ont présenté leurs tableaux de bord.
Pour Aldes, la mise en place du dashboard s’est faite grâce au projet, tandis que ceux de Bosch Rexroth et Renault Trucks/Volvo, qui préexistaient, seront améliorés à l’aune des apprentissages du projet.
Exemples :
- Reporting managérial pour une vision stratégique,
- Et suivi opérationnel au plus près du terrain.
Avec l’enjeu de faire dialoguer les deux !
Un focus particulier sur l’intégration de l’UX Design
L’UX (User eXperience) et l’UI (User Interface) sont aujourd’hui nécessaires pour rendre les interfaces ergonomiques et adaptées aux collaborateurs internes. À quoi bon un tableau de bord si l’on a des difficultés à le visualiser et à le comprendre ?
Des UX designers étaient présents pour partager les bonnes et mauvaises pratiques au travers d’exemples issus du terrain.
Le courage des indicateurs
Comme l’a conclu Umen, membre du groupe projet pour Volvo : “Avec les indicateurs, il faut être courageux ! Les indicateurs doivent rester un moyen et non une fin. Ils doivent permettre de partager aussi bien les bonnes que les mauvaises nouvelles.” Car les indicateurs doivent être utiles pour prendre des décisions ou mettre en place des actions.
En somme, il faut du courage pour regarder la réalité en face et s’améliorer de manière continue. Des témoignages et des exemples très inspirants pour tous les participants.
Et vous, prêts à brandir vos indicateurs !?