REX lignes flexibles de production : comment les industriels peuvent-ils gérer diversité, nouvelles références et productivité ?

22 Nov 2024Évènements, Industrie performante, Projets

Le projet ambitieux sur les lignes flexibles de production s’est clôturé par le fameux temps de Retour d’EXpérience (REX), qui a réuni 70 participants le 10 octobre 2024.

Animé par Loïc, chef de projet inter-entreprises de La Ruche Industrielle, et avec Bosch Rexroth, Montabert, Jtekt, KNDS, EFI automotive, Seb, Haulotte et Renault Trucks / Volvo, ce projet s’est concentré sur la flexibilité et l’adaptabilité des lignes de production, deux leviers indispensables pour répondre aux enjeux actuels de l’industrie.

 

Des défis sociaux et économiques nombreux

Lancé en septembre 2023, le projet a été structuré en plusieurs phases :

  • Une phase de cadrage : alignement des objectifs et des attentes.
  • Une phase d’approfondissement : visites de sites industriels, benchmark des pratiques existantes, et développement de livrables.
  • Une phase de préparation du REX pour partager les apprentissages et les perspectives de transformation aux autres adhérents de La Ruche Industrielle et aux collaborateurs qui ne faisaient pas partie du projet.

Les enjeux industriels sont cruciaux dans un environnement toujours plus volatile, incertain, complexe et ambigu. En plus des crises sanitaires et de composants électroniques, la pression concurrentielle impose aux industriels de produire des gammes de produits toujours plus diversifiées et complexes, sans compromettre la qualité ni la compétitivité. Pour rester performant et ne pas perdre de parts de marché, la transformation, l’adaptabilité et la flexibilité des lignes de production deviennent incontournables.

 

Des axes de travail clairement exprimés

Le projet s’est articulé autour de deux axes principaux :

  • Lignes mono-produit : pour les gammes homogènes mais avec de multiples variantes,
  • Lignes multi-produits : pour gérer la diversité des produits très différents sur une même chaîne.

Pour chacun d’entre eux, il est important de prendre de prendre en compte les problématiques humaines, logistiques et d’approvisionnement en bord de ligne.

Des critères essentiels ont été identifiés pour assurer cette flexibilité, comme une communication fluide entre les postes de travail, une excellente clarté des flux pour une meilleure compréhension, un accès facilité pour la maintenance.

En parallèle, le projet a exploré deux aspects de la flexibilité :

  • Flexibilité technique : l’adaptabilité des technologies, notamment en testant de nouvelles approches sur des lignes manuelles pour évaluer leur efficacité.
  • Flexibilité humaine : optimisation de la gestion des équipes, avec une attention particulière sur la polyvalence des collaborateurs.

Une multitude d’exemples concrets présentés

Parmi les différents retours d’expérience partagés par les membres du projet, voici quelques exemples marquants :

  • Renault Trucks / Volvo a misé sur la transformation de ses lignes en intégrant une matrice de polyvalence. L’objectif ? Permettre à un opérateur de maîtriser plusieurs postes, facilitant ainsi des changements rapides et flexibles en quelques heures seulement. Le choix de la polyvalence et la réduction de l’automatisation (de 80% à 20%) permettent de répartir les investissements, répondant aux contraintes de la direction.
  • Les collaborateurs de Tefal (groupe Seb) ont également partagé leur retour d’expérience sur une ligne mono-produit multi-variantes dédiée aux produits Ingenio, à Rumilly. En passant d’une ligne manuelle à une ligne semi-automatisée pour répondre à une diversité de 108 références, l’entreprise a optimisé l’ergonomie et la sécurité tout en assurant un retour sur investissement en deux ans.
  • EFI Automotive a, de son côté, présenté une ligne modulaire, flexible et standardisée. La modularité des stations de travail réduit le temps de mise en place des lignes et garantit une adaptabilité aux besoins changeants de production.

 

Les suites du projet

Comme le souligne Benjamin Boyer (Montabert), « nous avons construit un réseau solide, qui nous permet de nous ouvrir à d’autres cultures d’entreprise ». Les prochaines étapes vont s’appuyer sur la poursuite des travaux en entreprise et la poursuite des échanges entre pairs.

En conclusion, le projet sur les lignes flexibles de production montre que la flexibilité industrielle est évolutive, dépendante de la durée de vie des produits et de la capacité à s’adapter en permanence. La Ruche Industrielle, avec ses adhérents, confirme que cette transformation est non seulement possible mais indispensable pour faire face aux défis de demain.

 

Un grand merci aux équipiers projets et à toutes les personnes qui ont participé et préparé activement ce temps fort !